Former des ingénieurs pour gérer les dimensions politiques de l’innovation

Comment…

  • les pouvoirs publics calculent-ils le coût de retraitement des déchets nucléaires ?
  • une entreprise s’y prend-elle pour « répliquer » une usine française en Jordanie ?
  • une start-up développe-t-elle son offre d'électrification rurale par systèmes solaires « pay-as-you-go » (PAYG) en Afrique ?
  • les physiciens peuvent-ils se mettre d’accord sur la mesure du rayon du proton ?
  • une institution financière repense-t-elle ses investissements dans les infrastructures en France ?

Ce sont là les sujets traités en 2016 par des élèves ingénieurs de 3e année dans le cadre de la nouvelle option Affaires publiques et innovation (API). Pour Brice Laurent et Liliana Doganova, chercheurs au Centre de sociologie de l'innovation (CSI) de MINES ParisTech, ces exemples illustrent bien les thèmes que l'on peut aborder dans le cadre de cette formation. Les sujets d'étude sont variés et touchent à tous les secteurs d'activité, y compris l'administration, les organisations internationales et le secteur associatif.

Une entrée par l'enquête de terrain

C'est par la pratique que l'on on aborde directement l'option, au cours de la 2e année du cursus Ingénieurs civils. Grâce au "voyage d'option", les élèves plongent dans l'enquête de terrain et sont invités à découvrir différentes problématiques liées aux affaires publiques.
Ainsi, en février 2015, en Nouvelle-Calédonie, les élèves ont travaillé sur la réforme du code minier : comment inscrire des préoccupations environnementales et sociales dans le droit ? comment organiser le dialogue entre différentes parties prenantes ? en quoi l’exploitation minière questionne-t-elle l’avenir de la Nouvelle-Calédonie ? En février 2016, en Californie, les projets d'expérimentations urbaines intéressant le constructeur Renault, ont amené les élèves à envisager les conséquences possibles, pour l'automobile, de la transformation des villes en espaces durables et innovants.

Les dimensions politiques des projets techniques

Cette immersion dans les cas concrets permet aux élèves de rencontrer tous les acteurs concernés par un problème donné – qu'il s'agisse des entreprises, des pouvoirs publics, des associations ou autres parties prenantes. Les futurs ingénieurs perçoivent alors les dimensions politiques que contient tout projet technique. L'innovation est génératrice de situations d'incertitude ou de controverse qu'ils apprennent ainsi à identifier, à analyser et à gérer.

Les atouts de MINES ParisTech

Pour être à même d'analyser et de gérer ces questions, il importe de disposer d'un socle de connaissances en sciences sociales. Les élèves reçoivent une formation en sciences politiques, droit, sociologie économique, sociologie des sciences et des techniques. Ces disciplines sont largement développées par le CSI et les autres centres du département Management, économie et société, dont les recherches s'effectuent en lien avec les entreprises et les acteurs sociaux. Enseignées aux optionnaires API, dès le début de leur 3e année de scolarité, elles visent à doter les élèves de compétences nouvelles.  À former des ingénieurs capables de mettre leur savoir-faire technique au service d’une compréhension fine des intersections entre questions industrielles, réglementaires, environnementales et sociales.

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